Types de caractères

Après les animaux de mon bestiaire intéressons-nous un peu à quelques caractères propres à l'espèce humaine.

L’ambitieux

Son but c’est de devenir patron
Car il ne manque pas d’ambition,
Pour cela il est programmé
Et ses dents rayent le plancher.
Tout ce qui compte c’est son boulot
Gare aux dégâts collatéraux !

Le gaffeur 

C’est le disciple de Gaston,
L’invité du dîner de cons,
Avec lui on ne s’ennuie pas
Car la gaffe c’est son dada.
On dirait qu’il le fait exprès,
M’enfin on va lui pardonner.


L’étourdi

Il a la tête dans les nuages
Ce garçon à peine marié,
Son anniversaire de mariage
Il l’a déjà oublié.
Dire qu’il est étourdi
Ce serait exagéré,
Mais on peut dire de lui
Qu’il a l’esprit embrumé.

Le tendre

Quand la passion s’affaiblit
Il lui reste la tendresse,
Il prodigue à sa chérie
Des sourires et des caresses.
Elle ronronne sa compagne
Quand il la serre dans ses bras
Sa douceur l’accompagne,
Sait-elle la chance qu’elle a ?



Le timide 

Depuis un an il est amoureux
De sa voisine de palier
Mais il n’ose pas l’inviter
Pour un petit resto à deux.
Il va devoir faire un effort,
Prendre son courage à deux mains
Pas pour lui demander sa main
Mais pour lui dire ce soir on sort.

L’intello 

Quelle idée d’avoir épousé un intello,
J’aurais dû me contenter d’un macho.
Il faut reconnaitre que les deux sont chiants
Mais l’intellectuel est un poil plus marrant.
Il lui arrive même d’avoir un trait d’esprit
Quand il parle politique ou bien philosophie.
Ceci dit je pense tout de même à le quitter
J’en ai marre qu’il me prenne pour une demeurée.


Le comique

Il a toujours une petite histoire,
A l’écouter qu’est-ce qu’on se marre.
Ce ne sont pas les sujets qui manquent
Pour ce joyeux saltimbanque,
Avec les hommes et leurs déboires
Il fait rire son auditoire.
Mais méfiez-vous de ce comique
Il se pourrait qu’il vous nique
Car le roi de la blagounette
N’est pas toujours un gars très net.

Le bavard

Il aime parler pour ne rien dire,
C’est là sa force et son talent.
Il devrait parler plus souvent
Ou alors ne plus rien dire
Ce serait tellement reposant.
Que devrions nous lui dire ?
De ne pas se contredire,
De ne pas parler en dormant.
J’ai encore quelque chose à dire
Mais je n’en ai pas le temps.


L’hypocrite

Il n’est pas avare de compliments
Surtout avec ses supérieurs,
Il semble vous parler franchement
Mais ce n’est qu’un beau parleur.
Car par derrière il vous éreinte
Jouant sans cesse un double jeu.
C’est dans une perfide étreinte
Qu’il tient des propos insidieux
Sur ses collègues ou le métier.
Il sème peu à peu le doute
Réussissant à discréditer
Tous ceux qu’il croise sur sa route.

Le sanguin 

Pour un oui ou pour un non
A la moindre contrariété
Il s’excite et pète les plombs
Puis il se met à gueuler.
La moindre remarque anodine
Quelle qu’en soit la raison
Même si elle vient de la cuisine
C’est tout de suite l’explosion.
Il ne supporte plus rien,
Le moindre incident l’exaspère,
C’est un nerveux et un sanguin
Qui se met très vite en colère.



Le romantique

Faire une escapade romaine
Ou en gondole vénitienne,
Aller voir Juliette à Vérone,
Naviguer sur le lac de Côme.
Tous les matins c’est une aubade
Et le soir une sérénade.
Tout ceci est bien romantique
Mais il faut le mettre en pratique.

Le radin 

Les poches retournées et blague à part
Il n’a pas de fric et ne peut payer sa part.
Tout comme Harpagon il est près de ses sous
Mais en vérité c’est qu’il en a beaucoup.
Donner n’est pas dans son vocabulaire
Et comme le personnage de Molière
Il n’aime pas qu’on lui tourne autour
Et ne vous prête que le bonjour.


Le sportif

Pour lui ce qui compte c’est la performance,
Il est toujours prêt dans les starting-blocks.
Son rêve c’est d’être un jour champion de France
Et pour y arriver il est gonflé à bloc.
Au lit ça ne doit pas être une affaire
Car il fait tout en quatrième vitesse.
Pour madame le constat est amer,
Elle voudrait qu’il lui déride les fesses.

Le grognon 

Le matin au réveil déjà il ronchonne
Fatigué par des heures marquées par l’insomnie
Déjà qu’il prend sur lui pour supporter bobonne
Il aimerait bien se reposer la nuit.
Au bureau c’est pas mieux, dans son coin il bougonne,
Tous les problèmes de la boite sont pour lui,
Si ça continue comme ça il démissionne,
Ces cons devront se débrouiller sans lui.


Le macho 

Il veut mettre les femmes au boulot
Mais ne pas les payer trop cher,
Remplaçant les maquereaux
Qui œuvraient jadis et naguère.
Quant à l’ancien droit de cuissage
Héritage du bon vieux temps,
Nous en avons perdu l’usage
Et maintenant tout fout le camp.
Elles vont bientôt nous commander
Les mecs vont devoir survivre,
Mais le plus dur à supporter
C’est qu’il n’y a plus de savoir-vivre.

Le cynique 

Celui-là, il a la dent dure
Et ne vous fait pas de cadeaux
Ses positions sont pures et dures,
Il vous prend souvent de haut
Car il se fout de la morale
Des lois et des conventions.
Il tape là où ça fait mal
Sans souci du qu’en dira-t-on.
Son attitude est indécente
Il n’aime pas la société
Et ses paroles insolentes
Se foutent de la charité.

Le flatteur

D’après la fable de Jean De La Fontaine
Il vit aux dépends de celui qui l’écoute.
En tous cas pour lui c’est une aubaine
De croiser tant de gogos sur sa route.
Il sait les caresser dans le sens du poil,
Leur faire prendre des vessies pour des lanternes,
Pour lui c’est un jeu que de les mettre à poil
Et devant tous ces couillons il se prosterne.

Le charmeur 

On n’a rien contre le charme slave
Mais le français en a aussi.
En amour on peut être esclave
Même parfois toute une vie.
Mais quand tu es sous le charme
Et tendrement tu me souris
Sur ton visage une larme
Une seule larme a suffi.

Le jaloux

Taraudé par les soupçons
Il surveille son épouse
Qui doit rester à la maison.
Mais cette belle andalouse
Qui attire tous les regards
Va finir par le tromper
Et quand elle rentre trop tard
Il lui met une tournée.
Après quelques whiskies
Il devient très agressif,
Il faut dire que chez lui
La jalousie c’est maladif.

Le flegmatique 

Sur les traces de Droopy le chien apathique
Qui ne cesse de répéter « I’m happy »
On a retrouvé un agent britannique
Dans le bureau de Miss Moneypenny
Rien ne peut l’émouvoir, il reste impassible,
En toute occasion il garde son sang-froid,
Bouger un seul muscle est pour lui impossible
Et l’on ne saurait dire s’il a chaud ou froid.
James Bond 007 pour ne pas le nommer
Est bien l’agent secret le plus mythique
Au service de sa gracieuse Majesté
Mais c’est aussi le plus flegmatique.



Le paresseux 

Certains ont fait en leur temps l’éloge de la paresse
Il est vrai que l’on s’y abandonne volontiers
Serait-ce pour nous le début de la sagesse ?
C’est surtout une bonne façon de prendre son pied.
L’oisiveté serait la mère de tous les vices
Certes ce n’est pas celle des parangons de vertu
Pourtant c’est l’antichambre du jardin des délices
Alors devenons paresseux, n’hésitons plus.

Le menteur 

Difficile de traiter quelqu’un de menteur
Certains prétendent qu’on leur aurait menti
Ceux-là sont de très bons acteurs
Les rois du mensonge et de l’alibi
Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire
C’est pourquoi on hésite quelquefois.
Avant de mentir il faut bien réfléchir
En gardant des infos rien que pour soi.
Sinon à force de propager des rumeurs
A vos mensonges les autres s’habituent
Vous devenez un affabulateur
Si bien que bientôt nul ne vous croit plus.



Le maniaque 

Chez lui on ne fait pas ce que l’on veut
Tout est à sa place et tout est bien rangé,
Faites bien attention et marchez sur des oeufs
Ne touchez pas aux cheveux de la poupée.
La première chose à faire lorsque vous arrivez :
Enlevez vos chaussures et prenez les patins
Pas de gestes brusques, vous êtes surveillés,
Bref le plus simple c’est de ne toucher à rien.
Si par inadvertance vous cassez un objet
Le maitre de maison vous en voudra à vie
Et il ne vous le pardonnera jamais
Même si cet objet est une cochonnerie.
En plus non content d’être un grand maniaque
C’est un bon client pour les pharmacies
Car monsieur l’hypocondriaque
Est atteint de toutes les maladies.

Le gourmand 

La gourmandise est un défaut,
C’est ce qu’on lit dans les journaux
Mais ce n’est pas l’avis de ceux
Qui de la vie sont amoureux.
Ceux qui aiment la bonne chère
Celle qui est à tomber par terre.
Les amuse-gueules de l’entrée
Nous permettent de patienter,
Du poisson jusqu’à la viande
Nos papilles en sont friandes
Et quand arrivent les fromages
Le gourmand leur rend hommage.
Puis c’est la ronde des desserts
Et là il y a de quoi faire
Que c’est bon toutes ces douceurs
Profitons de ce bonheur !



Le rancunier

La vengeance est un plat qui se mange froid
C’est du moins ce que pense le rancunier.
Il peut attendre parfois des années
Et cela ne le dérangera pas. 
Quand l’heure de la vengeance a sonné
Ce qui bien sûr le met en joie
Le rancunier se jette sur sa proie
Et ne fera pas de quartier.

Le naïf 

C’est un type un peu bizarre
Qui ne voit le mal nulle part
Comme un héros littéraire
Le Candide de Voltaire.
 
Tel le personnage de l’oeuvre
Il avale des couleuvres
Ce sont des propos pervers
Dits par des langues de vipères.



Le pleurnichard

Comment réussir dans la vie
Quand on est con et pleurnichard
En tous cas c’est une stratégie
Dans un film de Michel Audiard.
Il y en a qui sont doués
Pour aller jouer les pleureuses
Auprès des autorités.
Père d’une famille nombreuse
Avec un gosse handicapé
Les vieux et les enfants à charge
Qui ont des problèmes de santé
La mamie qui devient barge
Et les voisins qui nous font chier
Si vous ne faites pas d’avance
Comment pourrait-on s’en tirer
On a vraiment pas eu de chance.
Vous me faites de la peine
Je veux bien vous dépanner
Juste pour une ou deux semaines
Le temps de vous requinquer.

Le râleur 

Le français est râleur de nature
Il descend souvent dans la rue
Il brûle même des voitures
Et se retrouve en garde à vue.
Il manifeste pour les retraites
Le prix de l’essence élevé
Comme celui des cigarettes
Et les marges des supermarchés.
Il va se battre pour le climat
Contre l’impact des éoliennes.
Il irait presque en Alaska
Pour y sauver les baleines.
Il râle contre les programmes scolaires
Critique les services publics
La réforme hospitalière
Ainsi que le monde politique.
Il grogne contre la justice
Qui ne fait pas son boulot
Puis tabassé par la police
Il se retrouve à l’hosto.



Le rebelle

Il marche dans les pas
De Che Guevara,
C’est lui le modèle
De ce vrai rebelle.
Toutes les injustices
Le mettent au supplice,
Contre les patrons
C’est la rébellion,
Mais c’est dans la rue
Que ça craint le plus
Il n’a qu’une option
La révolution.

L’égoïste 

Il n’y en a que pour sa pomme
Les autres le laissent indifférent
Les femmes comme les hommes
Et n’oublions pas les enfants.
Ne lui parlez pas de bonté
Dans ce domaine il est insensible,
Quant à sa générosité
Pour lui, donner c’est impossible.
Il cultive son amour-propre,
Fait fructifier son argent,
Comme s’il était malpropre
De rencontrer d’autres gens.

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