Un esprit à géométrie variable

 

    Avec ses connaissances en géométrie il aurait pu être un brillant scientifique. Cependant même avec son côté carré il préférait arrondir les angles.

    En parallèle il avait choisi la hauteur en faisant du trapèze dans un cirque, mais il avait fini par prendre la tangente pour retourner à ses premières amours.

    Il aurait pu bosser dans une grande surface de l’hexagone, mais finalement il opta pour un périmètre plus petit qui lui permettrait d’arriver au sommet de la pyramide, le plus court chemin pour aller d’un point à un autre étant toujours la ligne droite.

    Peu importaient la longueur et la largeur si l’on avait de bonnes bases à condition de ne pas dépasser la ligne médiane. Apprendre par cœur les théorèmes, les postulats ou les axiomes, cela ne suffit pas surtout si on les lit en diagonale.

    Quant aux triangles qu’ils soient scalènes, rectangles, isocèles ou équilatéraux peu lui importait de même que les octogones, décagones, dodécagones ou parallélépipèdes en tous genres. Tout cela n’était finalement qu’un cercle vicieux aussi mystérieux que les entretiens politiques se déroulant au Pentagone ou dans le bureau ovale.

    Les courbes, les losanges, les ellipses, les cylindres, les cônes, les paraboles et autres hyperboles ne l’intéressaient pas plus que le nombre Pi.

    En plus les calculs algébriques ou arithmétiques n’étaient pas sa spécialité et il préférait de loin la géométrie variable aux mathématiques. Il n’avait aucune addiction à l’addition, la soustraction, la multiplication ou la division et préférait la trigonométrie et le système métrique.

    Pour lui l’important c’était d’être au centre de la sphère en sachant que tout est relatif même pour les figures géométriques. Au diable les sinus et cosinus, les segments de droite, les quadrilatères et les parallélogrammes, les abscisses et les ordonnées.

    Le mieux pour lui c’était de repartir de zéro.


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