Ventoux, cuvée 1993 |
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Samedi 26 juin. Le car nous a déposé du côté de Montélimar. Nous l'abandonnons sans regrets pour enfourcher nos bicyclettes et nous égayer sur les petites routes de la Drôme. Les carrés mauves des lavandes, pièces manquantes d'un immense puzzle de garrigues, nous procurent d'agréables sensations olfactives avant de céder la place à un traditionnel paysage de vignobles. Nous traversons Grignan, le pays de Madame de Sévigné, puis Vinsobres pour trouver quelques kilomètres plus loin une région plus austère à la végétation clairsemée. A Sainte-Jalle, nous effectuons la jonction avec un groupe de cinq courageux partis en vélo de Grenoble pour l'ascension commune du col d'Ey, puis la descente sur Buis les Baronnies et l'arrivée à Malaucène au pied de l'imposant Mont-Ventoux qu'il nous faudra gravir le lendemain. Mais pour l'heure, nous nous laissons aller à la détente, piquant une tête dans la piscine d'un gîte accueillant en pleine campagne. Enfin, en attendant la grimpée du mont mythique, nous en descendons les Côtes installés autour d'une table d'hôte copieusement garnie. Gageons que les meilleurs descendeurs du samedi soir ne seront pas les moins bons grimpeurs le dimanche matin. Dimanche 27 juin. Après une nuit quelque peu mouvementée pour certains, nous nous rendons encore ensommeillés jusqu'au lieu de départ. Nous n'avons d'ailleurs guère le temps de nous échauffer car déjà il nous faut attaquer les premières rampes. Mais où peuvent donc aller tous ces cyclos ? On les croirait partis à la recherche de la chèvre de Monsieur Seguin perdue là-haut dans la montagne ! Ce ne sont que les 900 participants à la 32ème grimpée du Mont-Ventoux organisée par l'Asptt Avignon, des conquérants de l'inutile poussés par leur passion du vélo. Mes pensées vont bon train pendant les 21 kilomètres de montée ponctués de gouttes de sueur, qui mènent jusqu'au sommet du Mont Chauve. Heureusement, au bout de la longue ascension, nous attend un superbe panorama sur la chaîne des Alpes où l'on distingue notamment le Mont Aiguille. Après l'incontournable photo souvenir, c'est la descente par l'autre versant avec un regard vers la stèle érigée à la mémoire de Tom Simpson, puis le retour par un circuit qui nous permet de faire le tour du massif. Nous pouvons ainsi admirer le Ventoux sous ses différents aspects avant de rallier Malaucène où les organisateurs nous accueillent pour nous remettre la coupe du club le plus représenté. Cependant, au fond de nous-mêmes, nous savons bien que la plus belle des récompenses nous l'avons déjà obtenue là-haut, sur le Mont Olympe des cyclos.
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Le groupe des cyclos de l'asptt au sommet
du Mont-Ventoux.
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Le président brandit avec fierté
la coupe du club le plus représenté.
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