Samedi 8 mai 1999, pas d'armistice pour les quatre chasseurs alpins en balade dans la montagne ardéchoise. 12 cols au programme pour un parcours mi-route, mi-chemin.

Le temps est un peu humide et nous partons sous quelques gouttes de pluie vers le col du Chapelet dont nous égrenons les lacets en guise de prière pour que le ciel nous soit clément.

Après avoir avalé les deux premiers cols routiers, nous recherchons le chemin qui mène au col du Muret et finissons par nous engager sur un sentier pas très évident parsemé de petits arbustes épineux. Nous atteignons le col un peu à l'instinct car le chemin a plus ou moins disparu. Nous n'avons plus qu'à regagner la route lorsque survient la crevaison somme toute prévisible dans cette végétation hostile. Ayant réparé, nous descendons jusqu'à la route dans une véritable salve de crevaisons (3 vététistes sur 4 ont percé dont une double crevaison pour notre président Fifi décidément bien malchanceux). Après une saine opération rustines et gonflette pour mes trois compagnons d'infortune dans une scène d'anthologie que je n'oublie pas d'immortaliser sur la pellicule, nous continuons nos pérégrinations.

Au sommet du col de la Croix de la Vialette, une autre mauvaise surprise nous attend : l'orage gronde et la suite de notre parcours sur les crêtes ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices. Nous pédalons comme des fous sous un ciel de plus en plus menaçant. Nous savons que nous ne pourrons guère échapper à la rincée et sommes particulièrement vernis d'atteindre un petit hameau perché au moment même où tombent les premières gouttes. Une vieille grange au toit plein de gouttières nous protège des rafales orageuses. Cependant, une demi-heure plus tard, la pluie moins violente n'a toutefois pas encore cessé et nous décidons de redescendre directement par le premier chemin. La plongée dans la vallée s'avère plutôt épique sur une petite route entre les gravillons et les eaux de ruissellement qui nous ramène sur un terrain plus hospitalier.

Ainsi prend fin une journée de chasse aux cols tronquée et trempée, mais pour les quelques cols abandonnés pour cas de force majeure, ce ne sera que partie remise.