Fin avril 95, une trentaine de cyclos dont 4 vététistes ont effectué un déplacement dans le sud des Cévennes. Nous étions logés dans un gîte en pleine forêt au dessus du Vigan, tout près du charmant petit village de Roquedur perché au sommet de la montagne. Trois parcours vélo nous ont permis de découvrir les différents aspects de cette région idéale pour la pratique de notre sport favori.

La Corniche des Cévennes : 145 kms

Huit cols au programme de cette première étape. Nous remontons la vallée de l'Hérault avant d'attaquer le col du Pas où nous rencontrons des cyclos de l'Asptt Montpellier qui nous donnent quelques indications précieuses sur les difficultés du parcours. Nous poursuivons notre route jusqu'au ravitaillement du Pompidou alors que le ciel commence à s'obscurcir. La pluie nous surprendra dans le col de l'Asclier éprouvant nos organismes et durcissant nos muscles. Elle finira par cependant par cesser avant la dernière montée en direction de Roquedur. Dur ! Dur !

Le Mont Aigoual : 130 kms

L'étape de la veille semble avoir laissé des traces et bon nombre d'entre-nous optent dès le départ pour un circuit plus court de 90 kms. Il faut dire que le parcours s'avère particulièrement sélectif avec ses 10 cols. D'ailleurs l'ascension plutôt " hard " du col de la Lusette se charge de saper le moral des plus endurcis. Après ce col difficile, la fin de la montée jusqu'au Mont Aigoual perdu dans le brouillard ne semblera presque qu'une formalité. Un vent froid balaye le sommet où quelques plaques de neige subsistent encore. Heureusement une salle hors sacs nous permet de prendre notre repas dans une douce quiétude avant d'aborder la longue descente vers Le Vigan par le col du Minier où nous retrouvons un soleil radieux.

Le cirque de Navacelles : 90 kms

Circuit allégé pour ce dernier jour car le retour à Grenoble est prévu dans l'après-midi. Un bon petit col nous est proposé d'entrée histoire de se dérouiller les gambettes, puis nous traversons un long plateau désertique avant d'atteindre le site de Navacelles, superbe composition architecturale naturelle. Il nous faut descendre tout au fond de cette vaste faille avant d'en escalader le flanc opposé. Après une bonne vieille suée dans la montée, c'est par une température quasi estivale que nous rejoignons notre gîte.

Que nous restera-il de ce trop court séjour ? Des images fugitives glanées çà et là au détour de ces routes tranquilles : petits ponts de pierre, hameau martyr détruit lors de l'occupation, vestiges d'anciennes cultures en terrasses, villages perdus dans la montagne cévenole et là-bas, très loin, ce petit bout de mer aperçu du Mont Aigoual.