Profitant d'un week-end pascal dans les Maures afin d'engranger les quelques cols restant à glaner dans la région en compagnie d'un ami récemment intronisé dans la confrérie, nous avions décidé d'une incursion touristique dans l'île de Porquerolles, manière de terminer agréablement notre séjour.

Sur ce parcours somme toute assez facile avec ses trois petits cols peu élevés, Annie, une copine vététiste s'était jointe à nous pour ce qui allait constituer sa première chasse aux cols.

Après une courte traversée en bateau, nous débarquons au milieu d'un flot de touristes et nous dirigeons tout d'abord vers la pointe occidentale de l'île par le col des Langoustiers sur une piste large comme un boulevard.

Ce sympathique hors d'œuvre dégusté, retour vers le port et cap sur la partie orientale en direction du col de la Galère atteint sans grandes difficultés. Arrivés au col, oh surprise ! le chemin menant au col du Galéasson est fermé par une chaîne parée d'un écriteau 'propriété privée, entrée interdite' ce qui nous paraît curieux pour ce chemin de randonnée. Après quelques hésitations et une rapide consultation de la carte, nous décidons de faire demi-tour et d'emprunter un autre muletier. Nous quittons donc le col de la Galère avec le sentiment que la notre ne fait que commencer.

Effectivement, dès le chemin suivant, nous butons à nouveau sur un panneau 'propriété privée' plus logique celui-là car nous apercevons un bâtiment au milieu des arbres. Qu'à cela ne tienne, nous avons encore de la ressource et pouvons encore prendre un autre itinéraire. Las ! nouvelle tentative et nouvelle déconvenue : propriété privée avec en prime un 'attention au chien' qui n'incite guère à passer outre. Le moral commence à en prendre un petit coup et nous nous demandons si nous allons pouvoir parvenir finalement jusqu'au col, d'autant que le temps nous est compté pour cause de retour sur Grenoble dans l'après-midi.

Il ne nous reste qu'une solution en réserve un peu plus à l'est par un sentier qui devrait nous conduire jusqu'à une ancienne batterie située plus haut que le col. Cette fois, pas de panneau, nous pouvons y aller ; cependant le sentier en question s'avère de plus en plus étroit et pentu, ce qui donne une idée plus significative d'une chasse aux cols à notre accompagnatrice néophyte en la matière.

Nous sommes toutefois récompensés de nos efforts car en haut du promontoire, la vue sur la côte déchiquetée est magnifique. La descente par le col (au combien mérité) du Galéasson n'est plus dès lors qu'une formalité et comble d'ironie nous revenons jusqu'à l'une des entrées interdites, passant devant une maison apparemment inhabitée en cette saison et sans avoir rencontré âme qui vive.

Nous rejoignons ensuite le port par la piste côtière avec certes la satisfaction d'avoir atteint notre objectif, mais aussi le regret d'avoir manqué un peu de temps pour découvrir entièrement Porquerolles.