Au jardin de ville

Petits moineaux des villes
Frissonnants de misère
Dans un jardin de ville
A l’approche de l’hiver.

 O quel doux asile
Dans un calme éphémère
Que ce jardin de ville
A deux pas des artères. 

Un citadin tranquille
Promeneur solitaire
Y recherche l’idylle
D’un repos salutaire. 

Plein de hâte fébrile
Il vient respirer l’air
Un peu de chlorophylle
Saupoudrée de poussière
.

Chanson d’été
 

Il y a des soleils quelquefois où la pluie se fait place.
quand elle a fait sa place au soleil la pluie cesse
cédant la place à l’espace.
l’espace à peine placé s’espace et disparaît.
alors paraît Atlas, géant discret
si discret qu’il s’efface lorsque l’enfant paraît,
l’enfant qui suit la trace de l’oiseau-ritournelle
qui chante sans arrêt, qui chante sous le soleil
lorsque le cœur y est.



Eclipse        

Baignant comme une sève
L’astre du firmament
Dans la nuit qui se lève

Voguant sur l’océan

S’en va la part du rêve
Sur un soleil couchant
.

Au bord de la mer
 

Tes yeux olives de cristal recouvertes de nacre
se brisèrent au sommet de la plus haute vague
l’horizon se fondit dans le ciel marin
le ressac s’estompa doucement
l’angoisse me prit sur la grève
je crus mourir comme un éclat d’embrun
mais je découvris toute une immensité
quand je sus imperceptiblement
que tout près de moi
la mer s’était cachée dans le creux d’un rocher.



Le chant des champignons

 
Un jour cherchant des champignons
Coprins des prés ou chevelus,
J’ai surpris des pieds de mouton
Chantonnant derrière un talus.
 

Que les trompettes de la mort
Dans les sous-bois bien cachées
Et muettes de prime abord
Soudain se mettent à sonner !

 
Au beau milieu d’une clairière,
Côtoyant les rosés des prés,
Les mousserons de la sorcière
Commencent alors à chanter.
 

En entendant ces jolies notes
Les cèpes donnent de la voix,
Quant aux morilles elles pleurotent
Telles des biches aux abois.
 

Oyez girolles et chanterelles,
Et les lactaires délicieux,
Oyez aussi les coulemelles,

Tous en choeur, chantons avec eux !


Au jardin des plantes

 

Nous étions sur un banc dans le jardin des plantes,
Nous embrassant sous l’ombre dense d’un magnolia,
Enveloppés par l’arbre aux fleurs exubérantes
Qui nous nimbait par la douceur de son karma.
 

Eclaboussant le parc de rayons éphémères
Le soleil éclairait notre couple en osmose,
Le parfum des fleurs sublimait l’atmosphère
Dans laquelle baignaient d’énigmatiques roses.

Se laisser caresser par l’inconstant zéphyr,
Fermer les yeux ne serait-ce qu’un court instant,
Se croire emportés par les ailes du plaisir
Et emmenés ensuite jusqu’au firmament.


Et puis un cri d’enfant nous ramena sur terre,

Lentement nos esprits se remirent à penser,
Nous étions à nouveau inondés de lumière,
Comme si dans ce parc rien ne s’était passé.




Le verger des délices

 
Je revois ce verger, cette période heureuse,
Enfants nous souhaitions que s’arrête le temps,
Le soleil était chaud et les baies savoureuses,
Nous venions y cueillir des fruits dès le printemps.

 
L’été offrait alors des lendemains qui chantent
Nous en profitions gaiement au fil des saisons
En commençant par les fraises aguichantes
Que nous engloutissions jusqu’à la déraison.

 
Grapillant les groseilles promises aux confitures
Nous nous régalions de ces perles précieuses,
Pas de fruits défendus dans ce coin de nature
Mais des drupes charnues aux saveurs délicieuses.

 
Après avoir goûté prunes et mirabelles,
Avec leur rituel arrivaient les vendanges.
Des grains étaient volés par des oiseaux rebelles
Prélevant leur écot avant la part des anges.

 
Empreints de nostalgie en cette fin d’automne
Comme on faisait jadis en pays dauphinois,
Près de la cheminée où l’on se pelotonne,
Nous nous réunissions pour y monder les noix.

Haikus des mois et des saisons

Cimes enneigées
Le vent est vif et piquant
Frissons de janvier

Début du dégel
Février résiste encore
Arbustes givrés

Giboulées de mars
Puis après les bourrasques
L'appel du printemps

Les premiers bourgeons
Avril en équilibre
Sur le fil du temps

Voix et clochettes
On chante le mois de mai
Ardeur du réveil

Au petit matin
Les roses s'épanouissent
Nous sommes en juin

Salade de fruits
Epis d'or en champs de blé
Chaleur de juillet

Plages et sable fin
Lascive méridienne
Août et sa torpeur

Septembre douceur
Lumières de l'automne
Fraîcheur des sous-bois

Octobre déjà
Toutes ses belles couleurs
Randos en forêt

Premières gelées
Triste mois de novembre
Nuances de gris

Décembre frisquet
Des flocons virevoltent
Soudain c'est l'hiver



  La rose de Gaza
 

Ils ne trouvaient plus le sommeil
Même au fin fond d’une nuit noire
Et pour leur pays sans soleil
Ils n’avaient plus aucun espoir.

 
Par-delà la peur et la haine
Les enfants martyrs de Gaza
Menaient une vie souterraine
Terrorisés par les combats.


Dehors la vie continuait,
Il fallait tenter de survivre.
La mort ils l’avaient vu de près,
Elle ne cessait de les poursuivre.

 
Les habitants du champ de ruines
Avaient trop crié et prié,
Et dans ce coin de Palestine
Ils se sentaient abandonnés.

 
Privés de rêves et sans abri
Il n’y avait plus d’avenir,
Une rose au milieu des orties
Pourrait-elle s’y épanouir ?


Poésie


Moi monsieur je suis un poète confirmé
Et je n’écris que des vers de douze pieds,
J’utilise volontiers tercets et quatrains
Et je ne m’exprime qu’en alexandrins.

Un octosyllabe est plus court
Mais se déclame avec amour,
Soir et matin je versifie
Je suis un fou de poésie. 

Et moi j’écris sans contrainte
pas de césures ni de rimes
je préfère les poèmes en prose
et je suis adepte du vers libre. 

Haïku japonais
délicat poème et thé
au soleil levant. 

Quelle que soit la longueur des vers
Ou le choix du vocabulaire
Chacun se plait à versifier
Selon sa sensibilité.

Une poésie classique ou hors normes
Se différencie par son style et sa forme
Sous la plume de Beaudelaire ou de Hugo
Ou dans les illuminations d’Arthur Rimbaud.

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