Variations autour de la fable de Jean de La Fontaine "Le corbeau et le renard"

Le corbeau et le renard

Maître corbeau, sur un arbre perché
Tenait en son bec un fromage.
Maître renard, par l'odeur alléché
Lui tint à peu près ce langage :
" Hé ! bonjour Monsieur du Corbeau
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois."
A ces mots le corbeau ne se sent pas de joie
Et pour montrer sa belle voix
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le renard s'en saisit, et dit : " Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépends de celui qui l'écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute."

Le corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.

 

Le clodo et le richard

Un pauvre clodo sur un banc étalé
Était depuis trois ans au chômage.
Un gros richard qui se promenait
Lui tint à peu près ce langage :
"Hé ! bonjour, monsieur le clodo,
Ne devriez-vous pas chercher quelque boulot ?

Sans mentir, si votre breuvage
Vous donne un peu de courage,
Vous pourriez sans doute vous faire embaucher.
Je vais vous faire un mot pour vous présenter
Dans l'entreprise dont je suis PDG.
A ces mots le clodo s'est aussitôt levé.
En le voyant bouger son cul,
Le richard se dit qu'il l'avait convaincu.
Mais à l'idée de bosser tous les jours
Le clodo s'enfuit et il court toujours.

Le costaud et le roublard

Un grand costaud, sur sa selle perché
Tirait le peloton sans partage.
Un vieux briscard, par la scène agacé,
Lui tint à peu près ce langage :
" Hé ! bonjour, Monsieur le cyclo,
Que vous êtes fringant, que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre vélo
Se rapporte à votre niveau
Vous êtes le caïd de la section cyclo."
A ces mots le costaud se sent pousser des ailes
Et pour lâcher ce rigolo
Il met le grand braquet et va couler une bielle.
Le roublard le rejoint, et dit : " Mon bon rouleur,
Apprenez qu'un vrai coureur
Gagne aux dépends de celui qui le tire :
Cette leçon sans doute vaut bien un vire-vire. "

Le costaud, suant et fourbu,
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.

 

Le covid et le connard

Un pangolin sur son arbre perché
Portait le virus du covid.
Un connard par la bête attiré,
Lui dit : " Que vous êtes splendide !
Sans mentir si votre ramage
Se rapporte à votre pelage,
Des hôtes de ces bois vous êtes le plus beau ! "
A ces mots le pangolin crache le morceau,
Contaminant le monde entier
Et le connard en premier.
C'est lui le patient zéro
Qui devrait porter le chapeau,
Car au départ c'est bien lui
Qui a répandu la pandémie.
Et même si au fond il se croyait malin,
Le plus fûté des deux c'était le pangolin.

Le gigolo et la cougar


Un gigolo souriant et bien monté
Avait fait paraître une annonce.
Une cougar, plutôt intéressée,
Lui adressa cette réponse :
"Hé ! bonjour, monsieur le gigolo,
Que vous êtes joli, que vous me semblez beau !
Sans mentir, si vos compétences
Se rapportent à votre apparence,
J'aimerais rapidement vous rencontrer
Afin de découvrir toutes vos qualités."
Le gigolo lui répondit le jour même :
"Oui madame, il n'y a pas de problème."
Rendez-vous fut pris. Il lui fit son affaire.
La cougar dit alors à son partenaire :
"Jeune homme, vous avez de belles couilles,
Mais il faudrait faire jouir celle qui douille."

Le gigolo, honteux et ballot,
La queue entre les jambes quitta la virago.

 

Le jeunot et le fêtard

Un jeunot était invité
A une soirée d'anniversaire.
Tout était bien organisé,
Mais beaucoup se désistèrent.
Faisant fi de l'épidémie,
Un fêtard se pointa et dit :
"Sans mentir, quand on a votre âge
Il faut faire preuve de courage.
Venez donc faire la fête avec nous."
L'ado le remercia beaucoup,
Mais vu les risques de contagion
Il préféra rester à la maison.
Le fêtard agacé lui répondit :
"Mon ami, ne craignez pas la pandémie,
Il faut sortir et s'amuser
Et ne pas craindre pour sa santé."
Quelques jours après, le fêtard,
Ayant des problèmes respiratoires,
Fut admis aux urgences
Et tout ça pour une danse !

 

Le ministre et le député

Un ministre devant l'assemblée
S'apprêtait à lire un message.
C'est alors qu'un simple député
Lui tint à peu près ce langage :
"Hé ! bonjour, monsieur le ministre,
Que vous êtes pâlot, que vous me semblez triste,
Pour un ministre de la Santé
Vous paraissez bien fatigué.
Sans mentir, pourriez-vous nous dire
Si nous devons nous attendre au pire ?
Finis le Jansen et l'AstraZeneca,
A quel vaccin peut-on se fier ou pas ?
Aucun de ceux-ci n'ayant fait ses preuves,
Comment allons-nous survivre à cette épreuve ?
Que nous soyons vaccinés ou pas
On peut transmettre le variant Delta.
Dans ces conditions quelle est la solution
Pour stopper la contamination ?

Le ministre, honteux et confus,
Avoua, mais un peu tard, qu'il ne le savait plus.

 

Le patient et le kiné


Le kiné en train de fredonner

Accueillit son client sans ambages.
Le patient sur son siège vautré
Lui tint à peu près ce langage :
"Hé bonjour monsieur le kiné !
Que vous êtes joli que vous me semblez gai,
Sans mentir si votre massage
Est égal à votre ramage
Vous êtes le meilleur du bas Grésivaudan !"
A ces mots le kiné se penche sur son patient
Et pour calmer ce rigolo
Il le met sur sa table et lui étrille le dos.
Le kiné lui sourit et dit : "mon cher monsieur,
Apprenez qu'un bon masseur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute,
Cette leçon vaut bien un massage sans doute."

Le patient, suant et fourbu,
Jura mais un peu tard, qu'on ne le masserait plus.

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